Sport

Qatar, le foot avant tout ?

L'organisation de la Coupe du monde de foot soulève de nombreuses questions. Les ouvriers ont-ils été maltraités ? Est-ce que l'événement est trop polluant ?

Article écrit le 30 septembre 2022 à 07h00 par Edith Alberts. Temps de lecture :
Photo © AFP/Maya Alleruzzo
Pourquoi l’organisation du Mondial de football 2022 pose-t-elle problème ?

Le Qatar est un pays du Moyen-Orient, tout petit mais très riche. Il y a plus de 10 ans, il a été désigné pour organiser la Coupe du monde 2022 de football. Une décision qui a fait des mécontents. À commencer par les autres pays qui avaient déposé leur candidature, comme les États-Unis ou l’Australie. Ils ont accusé le Qatar d’avoir « acheté » le Mondial, c’est-à-dire d’avoir versé de l’argent pour que le vote soit en sa faveur.

Que lui reproche-t-on d’autre ?

Le Qatar fait aussi face à des accusations de maltraitance. Des dizaines de milliers d’hommes venant de plusieurs pays d’Asie, Népal, Inde, Sri Lanka, Bangladesh ou encore Pakistan, travaillent très dur pour construire les futurs stades de football. Leur sécurité ne semble pas assez assurée. Un journal britannique a mené une enquête et révélé que 6 500 ouvriers seraient morts sur ces chantiers depuis 2010.

Pourquoi tant de victimes ?


Ces hommes viennent au Qatar dans l’espoir d’y trouver un emploi et un bon salaire. Mais une fois sur place, ils doivent supporter des conditions de travail dangereuses et vivre dans des endroits sales. Parfois, ils ne reçoivent pas leur salaire pendant des mois. « Nous avons entendu parler de travailleurs qui sont morts de faim à cause de retards dans le paiement de leurs salaires » , indique une organisation de défense des droits humains. Les travailleurs se trouvent piégés et craignent d’être punis ou renvoyés dans leur pays sans être payés.

Que dit la Fédération internationale de football ?

Au Qatar, c’est le système kafala qui domine. Il lie les travailleurs étrangers à leur patron et donne lieu à de nombreux abus. En 2017, le Qatar s’est engagé auprès de l’Organisation internationale du travail (OIT) à améliorer cette situation. Premier changement : l’augmentation du salaire… à un euro de l’heure. Les associations estiment que c’est bien trop peu. La Fédération internationale de football (FIFA), quant à elle, déclare « soutenir le Qatar en lui faisant confiance ». Pourtant, certaines nations ont menacé de ne pas participer à l’événement en 2022 si rien n’est fait. La Norvège et le Danemark ont proposé un dialogue pour améliorer le respect des droits humains au Qatar.

Qu’en pensent les stars du foot ?


Ce n’est pas la première fois que l’attitude des dirigeants d’un pays pose problème dans le monde du sport. La question s’est déjà posée pour d’autres compétitions au Brésil, en Chine et en Russie. Toujours à cause du respect des droits humains. La décision viendra peut-être des joueurs eux-mêmes. Certains s’engagent, comme le Français Antoine Griezmann. Récemment, il a rompu un contrat avec l’entreprise chinoise Huawei pour protester contre la situation des Ouïghours, qui sont maltraités par la Chine. Mais il n’est pas seul à décider. L’équipe de France « ira au Qatar si elle se qualifie » pour le Mondial 2022, assure le président de la Fédération française de football.

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