Monde

Union européenne : ensemble, c’est mieux !

En 1951, après 2 guerres mondiales, 6 pays européens ont décidé de coopérer pour garantir la paix. 70 ans après cette première étape, l’Union européenne rassemble aujourd’hui 27 États et les 500 millions de personnes qui y vivent. Le JDE te propose de revenir sur cette longue histoire et t’explique comment fonctionne l’UE et à quoi elle sert.

Article écrit le 06 mai 2021 à 00h13 par Dossier réalisé par Julie Tassetti. Temps de lecture :
Le drapeau de l’Union européenne symbolise la solidarité entre les pays. Photo © iStock

Un continent en ruines

Durant la première moitié du 20e siècle, 2 guerres ont éclaté en Europe, puis se sont étendues au reste de la planète. En 1945, après la Seconde Guerre mondiale, le continent est un champ de ruines, il faut tout rebâtir. En plus, l’Europe est séparée en 2 blocs, l’un à l’est et l’autre à l’ouest, avec une coupure au milieu de l’Allemagne. Selon le côté, la vie des gens est très différente.

Ça suffit la guerre !

Les dirigeants politiques veulent à tout prix éviter une nouvelle guerre. En 1950, un ministre français, Robert Schuman, et son ami Jean Monnet ont une super idée. Ils souhaitent que la France et l’Allemagne de l’Ouest gèrent ensemble leurs productions de charbon et d’acier. Ces 2 matières sont très importantes pour fabriquer de l’énergie et tout un tas de machines. Grâce à cette coopération, non seulement les 2 pays pourront se reconstruire, mais ils ne penseront plus à se faire la guerre.

Les 6 premiers pays

D’autres États sont intéressés par ce nouveau projet : la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. Le 18 avril 1951, ils se joignent à la France et à l’Allemagne pour créer la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). C’est la première pierre d’une construction qui va durer des années. En 1957, elle prend le nom de Communauté économique européenne (CEE) et, en 1992, elle devient l’Union européenne (UE) que tu connais aujourd’hui.

Un grand marché sans frontières

Au fil des années, d’autres pays européens ont rejoint les 6 premiers, c’est ce qu’on a appelé les « élargissements ». L’UE compte actuellement 27 États membres et plusieurs candidats voudraient encore entrer dans la famille (voir la carte p. 16). Car faire partie de l’UE, cela veut dire participer à un grand marché où il est facile d’échanger des marchandises, puisque les frontières entre les pays n’existent plus.

Une monnaie commune

La plupart des États membres ont même choisi d’adopter une nouvelle monnaie : l’euro. Ainsi, depuis 2002, plus de francs en France, ni de marks en Allemagne, ni de lires en Italie, etc. Dans 19 pays sur 27, quand tu voyages, tu gardes tes euros, c’est pratique !

Libre circulation

S’il n’y a plus de frontières pour le commerce, il n’y en a pas non plus pour les êtres humains. Tous les habitants ont le droit de vivre, d’étudier ou de travailler dans n’importe quel pays de l’UE et peuvent se déplacer sans être contrôlés lorsqu’ils passent d’un pays à l’autre.

Les mêmes valeurs

Chaque État qui entre dans l’UE accepte de respecter des règles et des valeurs communes. La plus importante est la démocratie. Elle garantit que les gens ont la possibilité de voter librement, que toutes les opinions peuvent s’exprimer et que les droits humains sont respectés. C’est ainsi que, depuis plus de 70 ans, le but premier de la construction européenne est assuré : la paix.

Valeurs : choses auxquelles on accorde beaucoup d’importance, comme le partage, la solidarité, etc.

Les pères fondateurs

Construire une Europe unie, juste après la guerre, ce n’était pas gagné d’avance. L’idée est née dans l’esprit d’hommes politiques qui se sont ensuite engagés pour transformer cette volonté en vrai projet commun. On les appelle les « pères fondateurs ». Ce sont notamment les Français Robert Schuman et Jean Monnet (photo) et l’Allemand Konrad Adenauer.

Schuman et Monnet.  Photo L'Alsace/Parlement européen
Schuman et Monnet. Photo L'Alsace/Parlement européen

Décider tous ensemble, pas facile !

Au fil du temps, l’UE a multiplié les domaines dans lesquels les pays ne décident plus chacun dans leur coin, mais tous ensemble. L’agriculture, pour pouvoir nourrir tout le monde, puis l’aide aux régions les plus pauvres, en donnant de l’argent pour construire des routes, des écoles, des hôpitaux… La protection de la nature et de la santé : l’UE oblige les usines à moins polluer et contrôle la qualité des aliments. Elle a aussi interdit certains objets en plastique (pailles, cotons-tiges, couverts…) afin de réduire la pollution des mers. L’UE protège également les animaux sauvages, comme l’ours brun ou la baleine, en empêchant leur chasse.
Se mettre d’accord à 27, ce n’est pas facile. Il y a parfois des disputes, comme dans une famille. D’ailleurs, l’an dernier, un pays, le Royaume-Uni, a carrément quitté l’Union. C’était le Brexit.
Mais décider et agir ensemble, cela permet aux pays de l’Union européenne d’être plus forts, pour améliorer la vie de leurs habitants et aussi jouer un rôle dans le monde.

Un seul numéro d'urgence

Connais-tu le 112 ? Ce numéro d’urgence a été créé par l’Union européenne et fonctionne dans les 27 États membres, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il est gratuit et permet d’appeler directement la police, les pompiers ou une ambulance… On peut même le composer dans certains pays qui ne font pas partie de l’UE, comme la Suisse ou la Norvège.

Emmanuel Macron président de la République française à la tribune de l'hémicycle du Parlement Européen de Strasbourg, à Strasbourg le 17 avril 2018.  Photo L'Alsace  /Jean-Marc LOOS
Emmanuel Macron président de la République française à la tribune de l'hémicycle du Parlement Européen de Strasbourg, à Strasbourg le 17 avril 2018. Photo L'Alsace /Jean-Marc LOOS

Conseil européen (Bruxelles)

Ce sont les chefs d’État ou de gouvernement des pays membres. Ils se réunissent 4 fois par an. Lors de ces « sommets européens », ils discutent de tout ce qui se passe en Europe et définissent la politique de l’Union.

Commission européenne (Bruxelles)

C’est le gouvernement de l’UE. La Commission propose de nouvelles lois et veille à ce qu’elles soient respectées. Elle est composée de 27 commissaires, un représentant pour chaque pays.

Parlement européen (Strasbourg et Bruxelles)

Les 705 députés élus par le peuple votent les lois européennes et le budget avec le Conseil de l’UE. Les eurodéputés travaillent la plupart du temps à Bruxelles pour préparer les lois. Une semaine par mois, ils se retrouvent tous à Strasbourg pour voter en « session plénière » (photo).

Conseil de l’Union européenne ou Conseil des ministres (Bruxelles)

Il est composé de 27 ministres, 1 par pays membre, mais pas toujours le même. Cela dépend du sujet traité. Par exemple, si c’est le Conseil de l’agriculture, c’est le ministre de l’Agriculture qui y participe. Le Conseil de l’UE vote les lois européennes et le budget avec le Parlement.

Budget : ensemble des dépenses et des rentrées d’argent prévues pour une année.

 

"Au Parlement, tout se fait en anglais. Mais je parle aussi l’allemand, ce qui me permet d’échanger un mot amical avec les eurodéputés d’Allemagne et d’Autriche. Cela crée un lien supplémentaire et rend les négociations plus faciles. C’est un vrai avantage, je le vois aussi pour mes collègues français qui maîtrisent l’italien ou l’espagnol. Alors, les enfants, apprenez plusieurs langues, c’est important !"

Anne Sander, députée européenne

Négociations : discussions menées pour trouver un accord sur un sujet.

Anne Sander. Photo Jean-Marc Loos
Anne Sander. Photo Jean-Marc Loos

Question à…

Anne Sander est eurodéputée depuis 2014. Elle s’est spécialisée dans le domaine de l’agriculture.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’être eurodéputée ?

« J’ai toujours été engagée, depuis toute jeune. À l’école, j’étais déléguée de classe, puis j’ai représenté les parents d’élèves… Ensuite, je me suis intéressée à la politique. Je travaillais pour un député européen et lorsqu’il s’est arrêté, j’ai décidé de me présenter. »

Quel est votre rôle ?

« D’abord, je suis présente sur le territoire où j’ai été élue, en Alsace. Je vois les difficultés que les gens rencontrent et je les emmène dans mon sac à dos jusqu’à Bruxelles. J’échange avec les autres eurodéputés, on alerte la Commission et, ensemble, on modifie les lois pour faire évoluer les choses. Ensuite, je retourne voir les gens pour leur expliquer les nouvelles règles et comment elles s’appliquent. C’est un peu comme un triangle : on part de la base, on monte et on redescend. »

En quoi cette fonction est-elle importante pour vous ?

« Le niveau européen donne une vision très large. On voit ce qui se passe dans les autres pays, le mélange des cultures, des idées. Ce qui me passionne, c’est qu’on construit quelque chose ensemble, avec toutes les différences. C’est ce qui fait notre force. Il faut trouver un équilibre pour garder cette diversité, mais sans qu’elle nous sépare. »

Êtes-vous influencée par les lobbies ?

« J’ai des contacts avec des lobbyistes tous les jours, mais ils ne m’influencent pas. J’écoute tout le monde, aussi bien les agriculteurs que les fabricants de produits chimiques, les défenseurs des animaux et de la nature… Mais à la fin, je vote en fonction de ce que moi je crois. Je ne dois rien à personne ! »

Propos recueillis par Julie Tassetti

Lobbyistes : personnes agissant pour défendre une cause, réunies dans des groupes appelés « lobbies ».

 

A lire

Voyage en Europe

Grâce à ce livre passionnant, tu en sauras plus sur les 27 États de l’Union européenne, mais aussi sur les 18 autres pays qui composent le continent Europe. Découvre-les à travers l’histoire, les traditions, les spécialités culinaires et les personnages célèbres.

Mon 1er  atlas Europe, de M. Boutges et N. Arnaud, Unique Héritage Éditions, 16,90 € - https://quellehistoire.com

 

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